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« L’économie c’est la guerre ! »

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Résumé de l’intervention économique de Roberto Fiorini, lors de la dernière Table Ronde de Terre & Peuple, la semaine passée.

Révolution de 1830 – Combat devant l’hôtel de ville
Huile sur toile de Jean-Victor Schnetz

Mon intervention portera sur des aspects sociaux et économiques de notre société, pour vous montrer combien la situation est tendue. Si on regarde au-delà des apparences, on verra que la situation est éminemment révolutionnaire.

Nous devons prendre garde, en nous focalisant sur l’immigration, de ne pas oublier le terrain économique, en nous coupant, du coup, de certaines réalités. Car l’immigration que nous vivons, nous a été imposée par les marchands ; il ne faut pas l’oublier. Tout ce que nous subissons découle de ce point de départ…

Nous portons au quotidien un regard très critique, sur la désinformation qui règne au sujet de l’immigration. Il nous faut porter le même regard critique sur les aspects sociaux et  économiques que nous présente le pouvoir.

Notre mission historique, nous devons nous en souvenir, c’est de libérer l’Europe, mais aussi de couper les autres liens qui nous enchaînent et qui ont été tissés par le libéralisme.

Je vais donc essayer de vous montrer qu’en empruntant le terrain social, nous pourrions ouvrir une autre voie, et conquérir d’autres âmes.

Le combat que nous devons impérativement engager n’est pas simple ; il est des plus difficiles même, car nous avons à combattre une pensée unique qui s’est transformée en religion officielle non négociable : cette religion mondialisée interdit l’échange des idées ; le débat n’y est pas permis ! On dirait même que nous sommes arrivés à la fin de l’Histoire. Ceux qui tentent de s’y opposer sont considérés comme des hérétiques, et sont jugés comme tels par les tribunaux de la nouvelle Inquisition.

Mais le modèle qui s’est imposé, est un modèle qui ne peut vivre qu’en opposition à quelque chose : pour que ce Dieu-là existe, on doit lui opposer un Satan. Problème pour la démocratie, on ne discute pas avec Satan, alors la démocratie tourne à la dictature. Et nous le savons bien, nous qui sommes muselés en permanence par les lois liberticides.

Ce jeu mondialisé, ce Monopoly planétaire exige l’uniformité : et le meilleur moyen pour que la loi soit unique, c’est de la faire s’imposer, de façon identique et supranationale, à tous.

Certains y travaillent depuis longtemps. Le FMI, l’OMC, la Banque Mondiale, et plus récemment l’Union Européenne servent à cela : empêcher que d’autres règles « économiques », divergentes, viennent semer la discorde dans le commerce mondialisé.

Il n’est donc pas étonnant que le capitalisme ait déclaré la guerre aux modèles collectivistes, et avant eux aux modèles dirigistes. Il ne doit pas y avoir de modèle différencié, pour ne pas inciter les éventuels compétiteurs à choisir un modèle économique plutôt qu’un autre : une seule paroisse doit indiquer le chemin à suivre.

Adam Smith inventait en son temps, le concept de la main invisible du marché qui régule tout. Une idée géniale qui permit d’imposer ainsi la religion du laisser-faire économique. Dérégulation, suppression des barrières aux échanges, suppression des lois inutiles, seul le marché commande… Comme le rappelaient Thatcher et Reagan : « pour le néolibéralisme, le problème, c’est l’Etat » ! Sous-entendu : SURTOUT, pas de lois pour entraver le libre-échangisme mondialisé.

Depuis, les accords du GATT ont été remplacés par ceux de l’OMC, et le néolibéralisme s’est imposé partout, en asservissant les peuples, et en tuant à petit feu la planète et ses diversités.

L’OMC et les technocrates corrompus de Bruxelles  ont imposé à nos pays les règles déloyales de la compétition économique.  Faut-il rappeler que 80 % de nos lois nous sont imposées par l’Union européenne ? Et si nous avons souvent le sentiment que ces lois sont idiotes et contraires à nos intérêts, et bien c’est normal, elles ne servent pas nos intérêts. Elles servent ceux du marché unique européen, qui est sommé d’entrer dans le jeu de la mondialisation…

Victime de cette mondialisation, le peuple Européen, confiant dans ses élites dirigeantes, se soumet aux lois du marché libre-échangiste.

L’idée générale de la mondialisation des échanges, c’était de permettre à d’autres zones géographiques de se développer : eh bien, bonne nouvelle, c’est chose faite : l’Asie se développe, l’Amérique du Sud aussi : seule l’Afrique en est incapable, à cause de la corruption qui ronge ce continent. Si les Africains coupaient les bonnes têtes, et viraient les exploiteurs, alors ce continent n’aurait plus à exporter sa jeunesse affamée sur notre continent.

Voilà donc l’objectif de l’OMC : ouvrez vos frontières, faites sauter toutes les protections aux échanges, et mettez vos travailleurs en compétition avec d’autres travailleurs. Pour être très précis, nous sommes mis en compétions avec, au bas mot, 3 milliards de personnes, dont les coûts salariaux sont de 10 à 30 fois moins élevés que les nôtres ! Voilà ce que nous impose l’OMC, une concurrence déloyale, à laquelle il faut se plier religieusement.

Ce credo économique  nous a imposé des lois qui pèsent lourdement sur nos économies. Après l’industrie, Bolkenstein nous a rappelé que les métiers des services étaient aussi visés. Depuis 1980, l’industrie française a perdu 40 % de ses effectifs. Et sur ces 40 % d’emplois perdus, six emplois sur dix ont été détruits par la mondialisation.

L’acceptation de ces règles a permis aux entreprises qui le souhaitaient, de délocaliser leur outil de production, dans [les] pays [émergents]. Des pays où l’on ne se syndique pas, des pays ou les contraintes réglementaires, imposées par les luttes sociales, et ensuite garanties par l’Etat, n’existent pas et permettent de faire travailler beaucoup de monde pour pas cher.

On pourra prendre en exemple la Chine, ce paradis rêvé du capitalisme productif, qui a imposé la dictature économique à son peuple. Car la dictature économique, qu’elle soit imposée par l’état prolétarien ou par la finance mondiale, reste la dictature économique : tous deux enfants d’une même maladie.

Mais le comble de ce système économique, c’est que ces pays accumulent les devises que nous leur fournissons. Et avec ces devises accumulées, ils nous prêtent ensuite de l’argent, ou même pire encore, ils rachètent nos entreprises… On marche sur la tête.

On marche sur la tête, et nous avons oublié de le rappeler aux travailleurs européens.

Ce que nous voulons nous c’est un système, appelons-le économie organique, où l’économie est soumise aux intérêts de la communauté toute entière, et pas uniquement pour quelques privilégiés. Nous voulons un système qui préserve les identités et qui soit solidaire. Un système, ou le politique doit diriger l’économie et pas le contraire.

Vous vous demandez parfois pourquoi on n’arrive pas à résorber le chômage ? C’est une question que des générations de politiciens se sont posée, et que les ouvriers se posent encore. La réponse est apparue évidente avec la crise de la finance de 2007 : les milliards servent à spéculer, plutôt que de servir à créer des emplois. Grâce à la finance internationale, l’argent spéculatif rapporte plus que l’argent productif. Madoff et ses amis proposaient une rentabilité allant jusqu’ à 15 %. La cupidité des hommes a fait le reste. Ceux qui ont les capitaux, ne créent plus d’emplois et préfèrent spéculer. Voilà une des causes du chômage chez nous.

Mais il y a aussi des patrons qui résistent et qui continuent à créer de l’emploi ici, et qui refusent de délocaliser les outils de production. Et ceux-là, comme leurs ouvriers, ont besoin de se protéger face à cette loi de la jungle, qui leur est imposée d’en-haut.

Mais pour ceux là, la mission est bien plus difficile : car, pour résister, ils doivent se battre contre des coûts de main-d’oeuvre qui sont bien moins élevés ailleurs. Si le SMIC chinois est à 115 Euros, celui du Maghreb est proche de 150 Eurox, cela fait un coût de la main-d’oeuvre dix fois moins élevé.

Le raisonnement simpliste proposé par les libéraux fait dire aux médias que les Européens sont devenus trop gourmands et que ce qui leur arrive, c’est bien fait pour eux. Eh bien, c’est faux : les Européens ont mené des luttes sociales pour résister à l’oppression du capitalisme productif, et cela leur a permis de se protéger durablement.

Il est important de ne pas mettre tous les patrons dans le même sac… J’insiste ici sur cette différence entre le capitalisme productif, celui qui crée des emplois, et le capitalisme spéculatif, qui ne crée rien, à part des parasites. Et ils sont nombreux de nos jours, les parasites qui vivent de ce système ! Autant d’ennemis potentiels.

L’économie est une autre forme de compétition, une autre forme de combat, une guerre qui ne dit pas son nom. Alors, refuser de se protéger, c’est admettre d’aller à la guerre sans cartouches.

On nous dit : le protectionnisme, c’est la guerre. Mais l’économie, c’est aussi la guerre !… Une guerre qui prend une autre forme. Maurice Allais, décédé ce 10 octobre, avait [obtenu le] prix Nobel d’économie [en fait, le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel]. Il fut le seul français à obtenir un Nobel d’économie [N.B. : Gérard Debreu, lauréat en 1983, avait été naturalisé américain en 1974], contrairement à tous les spécialistes, qui défilent sur les plateaux de TV, pour nous réciter la messe. Lui qui avait connu la crise de 1929,  déclarait en décembre 2009 dans les colonnes de Marianne : il nous faut réaliser un protectionnisme, raisonné et intelligent, à l’échelle Européenne, pour préserver notre modèle social.

Là aussi, il y a un consensus religieux : plus personne n’ose dire qu’il faudrait rétablir des règles de loyauté dans le commerce  mondial : on se soumet et on se tait. Pourtant les patrons des dernières industries européennes devraient saisir la chance d’un protectionnisme raisonné, s’ils ne veulent pas voir disparaître les outils qui ont fait leurs fortunes.

On nous dit que rien ne peut être fait contre le libéralisme, qui est divinisé, et que son Satan, c’est le protectionnisme. Mais dans le traité du GATT, précurseur de l’OMC, il existait un article qui légitimait les mesures de défense de l’économie. L’article XIX de l’Accord général permettait à un membre du GATT de prendre une mesure “de sauvegarde” pour protéger une branche de production nationale spécifique contre une augmentation imprévue des importations qui lui portait, ou menaçait de lui porter, un préjudice grave.

Une des  questions centrales qui se posent ici, est celle-ci : pourquoi les Européens, avec leurs industries et leurs ouvriers, devraient il se sacrifier sur l’autel du commerce mondial, afin que naisse un marché mondial uniformisé ?

Pourquoi le monde qui vient devrait-il se faire avec des minima sociaux réduits et un maximum de profits ? Pourquoi doit-on abattre le modèle social européen, pour le remplacer par un diktat marchand et financier qui s’harmonise par le bas ?

Se poser la question, c’est déjà y répondre : ils veulent créer un marché mondial, avec des zones économiques régionales harmonisées. Après l’Europe du marché commun, ils ont finalement imaginé un autre espace, un marché plus grand encore, reliant l’Europe et l’Amérique : ils veulent créer un Grand Marché Commun Transatlantique !

Rassurez-vous, tout cela a déjà été adopté, démocratiquement, en mai 2008, par le Parlement européen ! D’ici à 2015, doit se mettre en place ce Grand Marché Transatlantique, unifiant les zones économiques des USA et l’Europe… Vous avez aimé l’Euro, vous aimerez certainement la suite ! Car pour y parvenir, on doit harmoniser les deux zones : vous comprenez pourquoi Obama a mis en place un régime de santé publique ? Vous comprenez pourquoi l’Europe rogne son modèle social ? Il faut que les deux zones d’échanges convergent le plus possible, que ce soit fiscalement, socialement ou économiquement !

Il est donc venu le temps de nous protéger, et de refermer la parenthèse libérale qui a été ouverte. Si nous ne nous protégeons pas, si nous continuons à nous laisser faire, si nous continuons à supporter cette concurrence déloyale, demain nous serons complètement plumés et nos enfants ne seront plus que des esclaves. La désinformation sera telle, qu’il sera encore plus difficile de faire marche arrière.

Le même Maurice Allais déclarait aussi, que l’émission de monnaie, réalisée par le système des banques centrales, équivalait à de la fausse monnaie. Car qui contrôle la monnaie contrôle la nation, c’est bien connu.

Alors oui, nous sommes encore tenus en laisse par autre chose, de tout aussi invisible mais de tout aussi puissant : car après les lois du commerce mondialisé libre-échangiste et la capitulation monétaire, nous sommes victimes d’un autre piège, et pas des moindres, celui de l’usure.

En 2007 éclatait une crise de la finance ; elle mettait en évidence la toute-puissance des banquiers et de ceux qui jouent avec les mêmes outils qu’eux, en spéculant. On pensait que le capitalisme financier allait s’écrouler, et bien détrompons-nous, il en ressort renforcé et encore plus exigeant envers les peuples et les Etats. L’absence de volonté des hommes politiques en place, n’a aucunement permis de réformer quoi que ce soit.

L’histoire nous rappelle que la crise de 1929 était déjà une crise de la dérégulation financière et, pour y répondre, partout dans le monde, on avait assisté au retour de l’Etat : en Europe essentiellement, mais aussi aux USA, où Roosevelt mettait une camisole de force aux banques et obligeait les entreprises à embaucher, sous prétexte de solidarité nationale, avec la NRA. La NRA permettait aux industries de créer un « code de concurrence loyale » qui visait à mettre fin à la « concurrence destructrice ».

Les temps ont changé, les hommes ont oublié, mais l’Histoire nous ressert les mêmes plats : la finance corrompt toujours les gouvernants, pour exiger les lois dont elle a besoin.

En 2007, il fallait sauver les banques, sinon cela aurait été le chaos absolu. Alors, placés face à un tel choix, les États se sont endettés pour sauver les banques.

Et maintenant que l’orage est passé, après avoir demandé aux Etats et aux peuples de s’endetter, pour sauver les banques, le système financier exige désormais que les Etats se désendettent.

Car les Etats doivent acheter de l’argent sur les marchés privés. On dit donc aux Etats, « désendettez-vous au plus vite », sinon les taux d’intérêts vont augmenter et cela va vous coûter plus cher. Exactement ce qui est arrivé à la Grèce.

Ce que nous aurions aimé entendre, de la part des femmes et des hommes politiques qui dirigent la France et l’Europe, c’est plutôt : pourquoi avons-nous besoin de payer des intérêts pour nous financer ? Pourquoi avons-nous besoin d’emprunter sur les marchés ?

Eh bien, tout simplement parce que, depuis le 3 janvier 1973, M. Georges Pompidou, cet ancien salarié de la banque Rothschild, a imposé à la France une nouvelle loi. Une loi qui “interdit au Trésor public d’être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France” : depuis cette date, la France est obligée d’aller chercher de l’argent sur les marchés privés et paye, pour cela, de lourds intérêts.

Depuis 1975, plus aucun budget de l’Etat français n’a été à l’équilibre, et ces déficits annuels se cumulent dans la dette, pour atteindre près de 1.800 milliards d’Euros.

En 2009, les intérêts de cette dette étaient de 43 milliards d’Euros ! 43 milliards qui partent dans des poches inconnues. Juste parce que certains ont changé la loi. Mais tous ceux qui se succèdent au pouvoir, participent à ce travail de désinformation et de conditionnement des esprits. Car si on peut faire admettre au bon peuple qu’il est endetté, en lui mentant sur [la raison pour laquelle] il est endetté, alors le bon peuple acceptera volontiers de céder sur tout, pour payer ses dettes.

L’appétit de ces gens est sans limite, donc tant que leur supercherie n’est pas démasquée, ils avancent, et cela semble même légitime. Nous avons à faire à des virtuoses, à des magiciens !

Alors parlons-en de la dette, et surtout de ses intérêts, et des conséquences qu’elle impose aux peuples de France, d’Europe et du monde entier.

La crise de la dette des Etats, c’est comme cela qu’on l’a appelée, nous a donné un bel aperçu de ce qui se mettait en place. Pour que les taux cessent d’augmenter, il fallait que les Etats européens se désendettent : alors, ils ont tous mis en place des plans de rigueur ; on les a vu débarquer au mois de mai 2010, sous l’approbation bienveillante du FMI, et de son président Dominique Strauss-Kahn.

L’objectif annoncé était de calmer les marchés et d’engager la réduction des déficits. Ces mesures concernent quasiment tous les pays d’Europe, à des degrés divers.

Voici les mesures principales :

  • Gel des salaires des fonctionnaires.

  • Non-remplacement des fonctionnaires ou suppression de postes. David Cameron, champion toutes catégories, a annoncé cette semaine que 500.000 postes de fonctionnaires seraient supprimés en Angleterre.

  • Gel des pensions.

  • Départs à la retraite retardés.

  • Hausse de la TVA.

  • Réduction des dépenses militaires au Portugal, mais surtout en Grèce, qui a pour ennemi principal la Turquie, candidate à l’entrée dans l’UE.

  • Imagination fiscale pour déguiser des hausses d’impôts, en rognant sur les niches fiscales ou sociales.

  • En Espagne, suppression d’une prime d’aide à la naissance de 2.500 Euros : à quoi ça peut bien servir, ces primes, vu qu’il y a plein de petits Marocains juste en face ?

Pourquoi personne ne nous a[t-il] dit : « remettons en cause ce système d’usure qui nous rend prisonnier de nos débiteurs » ?

Tout simplement par ce qu’ils sont aux ordres !

A cause des contraintes du libéralisme et de l’endettement, les caisses des pays sont vides. Alors, ceux qui sont censés nous gouverner, comme ils sont pris entre le marteau et l’enclume, n’ont plus de marges de manœuvre, pour diriger leurs pays. On entre donc dans une logique de réduction de tout à outrance.

Tout ce que ces gouvernements peuvent faire, c’est organiser des transferts de charges.  Entendez par là, qu’ils prennent dans la poche de l’un, pour donner à l’autre. Et ca finit par se voir.

La rengaine est toujours la même, ces salauds de pauvres gagnent trop ! On va donc leur en prendre un peu pour rester compétitifs. Avec cette logique de pillage, ils veulent réduire les salaires, les services publics, le patrimoine national, ou bien encore la solidarité nationale.

Mais commençons par parler des salaires

La chute du pouvoir d’achat des salariés s’est amorcée en 1981. En 1981, la gauche, bien conseillée à l’époque par M. Attali, a démocratiquement trompé le peuple : elle aura permis que les salaires ne soient plus revalorisés en fonction de l’inflation. Le résultat est nettement visible en 2010 : la répartition de la richesse produite par les entreprises (la valeur ajoutée), s’est faite au détriment des salariés, qui ont perdu près de 10 % dans cette répartition, face à la rémunération du capital.

Augmenter les salaires ? Ce n’est plus possible, ce n’est qu’un rêve d’ouvrier. Tout ce qui est sérieusement envisageable pour nos gouvernants, c’est de les réduire.

Réduire les salaires ? Les politiciens ne font quand même pas cela, ca se verrait ?  Ils ne font rien et ca se voit. Avec la crise, les chantages à l’emploi sont nombreux : que ce soit chez British Airways, ou chez Fiat à Turin, ou chez General Motors à Strasbourg, ou même chez RVI à Vénissieux, ou encore chez Bosch ou chez Siemens, on n’hésite plus : si vous voulez garder votre job, vous devez accepter d’abandonner des RTT, voir d’abandonner une partie de vos primes ou de vos congés, ou de travailler encore plus, sans hausse de salaire. Voilà ce qu’a aussi permis la crise de 2007.

Enfin, quand je disais que les politiciens ne font rien, c’était une boutade. Saviez vous que l’Etat subventionne les bas salaires ? Eh oui, car droite et gauche accordent aux employeurs de colossales  exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires : ces exonérations coûtent  30 milliards d’Euros par an à la Sécu !

Nos politiciens peuvent changer les choses. Ils les changent, mais pas dans le sens que certains peuvent croire. Au fait, en passant, 30 milliards d’exonérations de cotisations sociales, c’est 30 milliards de recettes en moins dans les caisses de la Sécu !

Mais on reviendra plus loin sur le pillage de la solidarité nationale, arrêtons-nous un bref instant sur le pillage du patrimoine public. Avant 1981, le patrimoine public était inaliénable ; la loi interdisait de vendre les biens de la nation… Eh bien, devinez quoi ? Cela ne l’est plus désormais, une autre loi le permet désormais : tout est à vendre, si on a de l’argent. Et tout se vend : les autoroutes, l’eau, le gaz, et demain l’électricité…

Sur ce sujet des privatisations et/ou des nationalisations, posez-vous cette question : pourquoi détestent-ils tant Vladimir Poutine ou Hugo Chavez ? Ne serait-ce pas par ce qu’ils ont nationalisé les compagnies de gaz et de pétrole, pour les rendre à leurs peuples respectifs ? Ne serait-ce pas parce qu’ils refusent de jouer le jeu des multinationales privées, afin que les recettes du gaz et du pétrole russe servent au bien être du peuple russe ou vénézuélien, au lieu d’aller dans les poches d’éventuels actionnaires ?

Parlons à présent des services publics

On nous bassine sur le fait qu’il y a trop de fonctionnaires : alors, le gouvernement, pour faire plaisir à Bruxelles et aux marchés, a mis en place la RGPP ; comprenez la réduction générale des politiques publiques.

On a donc économisé 700 millions d’Euros, en supprimant 100.000 postes de fonctionnaires. Très bien, bravo diront certains, et pourquoi pas d’ailleurs, si on peut faire mieux, et que cela coûte moins, faisons-le ! La logique la plus élémentaire le commande.

Mais le souci, c’est que, dans le même temps, le gouvernement a mis en place le célèbre bouclier fiscal : 700 millions d’Euros  ont été distribués au profit de 16.000 bénéficiaires…  Entendez bien : 700 millions distribués à 16.000 nantis, tandis que, dans le même temps, on supprimait 100.000 postes de fonctionnaires, pour un coût équivalent de… 700 millions d’Euros.

Voilà la conception de la justice de nos Versaillais, version XXIe siècle !

Pourtant, réduire le nombre de fonctionnaires, c’est aussi admettre qu’on aura moins de pompiers et moins de policiers, avec moins de moyens pour remplir leurs missions. Mais c’est aussi moins de militaires, et on ne s’étonnera même plus qu’avec ces dingues qui nous gouvernent, on ait déjà confié les accès du Ministère de la défense à une société privée.

Mais moins de fonctionnaires, c’est aussi moins de places dans les crèches, moins de classes dans les villages, et une santé publique qui va se dégrader…

Évoquons maintenant l’épineux sujet de la solidarité nationale ou, autrement dit, la Sécu. Cette Sécu qu’on accuse de tous les maux et qui affiche un déficit de 30 milliards d’Euros. Insoutenable, nous martèlent droite et gauche confondues !

Il faut avant tout rappeler que la France dépense près de 26 % de son PIB en dépense sociales, contre seulement 21 % [pour] l’Allemagne. 5 % d’écart avec l’Allemagne, cela fait 90 milliards d’Euros.

Des différences qui sont conséquentes, mais qui marquent aussi des choix de société. La France a voulu une République sociale, et s’est battue pour la maintenir. Quand la crise fut venue, tous étaient bien contents de trouver certains amortisseurs sociaux.

Ces écarts peuvent aussi se justifier par un système de santé parmi les meilleurs au monde, qui nous est envié et qu’il convient de préserver. Où viennent se faire soigner les Anglais les plus fortunés, eux qui trucident leurs services publics ?  En France, bien sûr.

Mais le reste de la différence peut aussi s’expliquer par le poids de l’immigration sur le budget de la France. Les tentatives récentes de chiffrage des coûts de l’immigration, vont de 46 milliards d’Euros par an  pour Contribuables associés, à 90 milliards d’Euros pour le FN.

Quand un système est en péril, il convient de réfléchir à ce qui permet de le préserver. Et pour le préserver, on peut déjà commencer par envisager de le réserver à ceux qui y contribuent !

Autre rappel important concernant la solidarité sociale, c’est qu’elle est financée, dans sa grande majorité, par les salaires de ceux qui travaillent.  Alors, forcément, quand il y a moins de cotisants, en période de crise, ou parce que les richesses vont à la spéculation au lieu de créer des emplois, (…) le système est en déficit.

Pour bien saisir l’importance de la solidarité sociale, il faut rappeler que le budget de la Sécu, tous régimes confondus, c’est 400 milliards d’Euros par an, vous entendez bien, c’est plus que les 350 milliards du budget de l’Etat.

La Sécu, c’est, en fait, un énorme gâteau, que ne peuvent pas croquer les acteurs du privé, et qui excite bien des convoitises… Alors, si le système était déficitaire, imaginez le nombre d’heureux que cela pourrait faire.

Eh bien, comme on l’a vu précédemment, l’Etat offre déjà 30 milliards d’exonérations de cotisation sociales aux employeurs, afin d’être plus compétitifs sur le marché mondial de la main-d’œuvre. Ça doit faire un petit manque dans le budget de la Sécu, ces 30 milliards, non ? 30 milliards de déficit, 30 milliards d’exonérations, on dirait que ça pourrait presque s’équilibrer, 30 et 30 ? Non ?

Mais le déficit de la Sécu est encore accentué par les retards de paiement de l’Etat, qui oublie de verser à la sécu ce qu’il lui doit : cela représente encore 6 milliards d’Euros par an ! Mensonge, direz-vous ? Non, c’est le rapport de la Cour des comptes qui le rappelle tous les ans.

Et puis, il y a encore la cerise sur le gâteau : les retards de cotisations des entreprises auprès de l’URSSAF, qui représentent, [eux], 18 milliards d’Euros  par an.

30 + 6 + 18 = cela fait 54 milliards d’Euros par an de manque à gagner pour la Sécu. Pour un déficit de 30, qui justifie tant de déremboursements. Si le système n’est pas équilibré, c’est par ce que c’est voulu, et comme ça on peut justifier qu’on tente de le réformer !

Oui, nous avons face à nous des gens qui organisent la mort de la solidarité nationale, pour ensuite légitimer sa privatisation. On peut comprendre qu’ils soient nombreux à hurler avec les loups et que cela attise bien des convoitises…

Parlons un peu des retraites, désormais ; ah, les retraites, elles qui justifient de faire venir tant d’immigrés !

Même si nous sommes opposés à la grève systématique, il faut bien reconnaître que les comportements très autoritaires du pouvoir ne laissent pas beaucoup d’autres moyens d’actions !

Il faut bien avoir à l’esprit que jamais, la question de la réforme des retraites n’a été dans le programme du candidat Sarkozy ; jamais. Si vous vous rendez sur son site de campagne, Sarko 2007, pour le sujet retraite, on y trouve 2 sujets et uniquement ceux-ci : la première, « Augmenter de 25% le minimum vieillesse » ; la seconde (…), « Améliorer les retraites des femmes ayant cessé leur activité professionnelle pour éduquer leurs enfants ».

On n’y trouve rien de plus.

Autre point, sur la forme toujours, les partenaires sociaux, les syndicats, qui gèrent paritairement la Sécu, n’ont pas été consultés ! C’est ce qu’ils rappellent à tue tête, et c’est aussi ce que rappelle la rédactrice en chef du magazine économique Challenges. Il n’y a pas eu de négociations. Négocier ? M. Fillon a jugé ça inutile, car la réforme du gouvernement est inspirée du congrès de la CFDT, ce syndicat dit réformiste, (entendez par là, qui collabore avec le système libéral) (…) qui a voté l’allongement de la durée de cotisation pour les retraites, à 43 ans. Et le gouvernement s’est appuyé sur ce syndicat pour construire sa réforme.

Car après le bipartisme droite/gauche, la sociale-démocratie souhaite mettre en place un bi-syndicalisme, avec la CFDT qui dit oui à tout (les collabos) et la CGT qui serait le grand méchant qui dit non à tout. Eux étaient prêts à transiger : la monnaie d’échange aurait été que le gouvernement aurait ouvert les TPE, les Très Petites Entreprises, au monde syndical, ce qui (…) est encore interdit par la loi.

Sauf que la base des militants s’est rangée à l’avis d’une autre centrale syndicale, en réclamant le retrait du projet. Et maintenant, ils sont dépassés : la base exige le retrait et la population, même désinformée en permanence, n’en veut pas ! 70% des français sont contre ce passage en force.

La rupture entre le peuple et les élites apparaît une seconde fois : ils sont tous pour la réforme des retraites, et le peuple n’en veut pas ; tout comme [pour] le traité constitutionnel européen. 95% des médias et des élites censées nous représenter étaient pour, mais le peuple a dit NON.

On connaît la suite, la dictature démocratique est passée en force !

Que voulait mettre en place la CFDT ? Eh bien, ce qu’ont déjà proposé certains sénateurs centristes au Sénat cette semaine, et qui est aussi soutenu par M. Collomb, le maire socialiste de Lyon : on évoque le modèle de retraites suédois, dit notionnel, par points.

C’est un modèle de solidarité inter-générationnelle, qui tient le coup quand la communauté est réellement homogène, donc inexportable chez nous. D’abord, parce que, chez nous, la communauté est tout sauf homogène et solidaire, mais surtout, parce que nos élites versaillaises ne sont pas raisonnables et sont trop gourmandes pour partager avec les Communards !

On admet, dans ce modèle, que les revenus peuvent baisser pour maintenir le système à l’équilibre. Depuis 20 ans, le taux de remplacement est passé de 80 % à 62 % du revenu de base ; soit une baisse de 18 % des revenus en 20 ans ! Ces chiffres sont cités par des spécialistes des retraites de l’OCDE.

En réalité, comme pour le reste, ils veulent flinguer le système actuel : la retraite par points à la suédoise est une première étape, qui commence à être évoquée, comme solution pour arrêter les grèves. Mais depuis le début, c’est là qu’ils veulent en arriver. La CFDT cassera le front syndical, puisqu’il faudra bien sortir des grèves. Ensuite, dans quelques années, ils introduiront  un système par capitalisation, qui ferait la part belle à la Bourse, et finira de légitimer définitivement la finance. Mais  qui pourra se payer une retraite par capitalisation ?

Au fait, en France la retraite, c’est combien ?

La moyenne est de 1.400 Euros par mois, en y incluant celles des cadres et des autres revenus les plus élevés. Mais l’autre  réalité, c’est que 4 millions de Français ne toucheront que 770 Euros par mois, et que  5 autres millions de Français ne toucheront que 1.000 Euros par mois.

Si on compare ces sommes avec le seuil de pauvreté, qui est de 950 Euros, on voit alors que 9 millions de retraités sont en dessous ou proches de ce seuil de pauvreté. Mais bon, les vieux, ce sont des boulets, alors à quoi bon s’encombrer ?

Ce n’est un secret pour personne, il y a longtemps que nos petits vieux n’arrivent plus à boucler les fins de mois. Quand un loyer bouffe les deux tiers de leurs revenus, que leur reste-il pour  manger ? Rien. Enfin si, de quoi acheter des boîtes pour chat, par ce qu’ils ne peuvent pas se payer de viande !

Mais, depuis 2007 et la crise de la finance, on sait ce qu’il est advenu des fonds de pensions sur les marchés : le rendement boursier de ces fonds de pension a baissé jusqu’à – 25 % et même jusqu’à – 35 % en Irlande.

On ne nous dit pas qu’Enron, une entreprise qui avait choisi ce système par capitalisation, avait pillé les retraites de ses salariés, lors de sa faillite, dans les années 2000.

On ne nous dit pas qu’actuellement, en Amérique, les personnes de 70 ou 80 ans emballent les courses des clients à la sortie des supermarchés, pour pouvoir survivre, tellement leur système de retraite est performant.

On ne nous dit SURTOUT pas qu’après la crise de 2007, 5.400 milliards de Dollars de fonds de pensions ont disparu sur les marchés boursiers.  5.400 milliards, c’est colossal !

Le chancelier Bismarck, qui créa l’Allemagne industrielle, grâce à une politique protectionniste, fut aussi l’inventeur du système des retraites par capitalisation en Allemagne. Il comprit vite que ce système avait vocation à se faire piller par les marchés boursiers, et revint alors à une retraite par répartition. Ce même système vit encore aujourd’hui en France.

De toute façon, cette réforme est ressentie comme totalement injuste par le peuple, qui voit bien que ce sont les plus humbles qui vont payer la facture des retraites !

La réforme coûtera 26 milliards d’Euros, mais 85 % en seront supportés par les salariés, qui payeront 22 milliards d’Euros. 15 % de la réforme seulement sera supportée par les plus riches, pour 4 milliards d’Euros seulement.

Et la finance dans tout ça ? Elle qui est à l’origine de tous les maux, elle va participer à hauteur de combien ? 0 %. Rien !

Alors que les  produits financiers pèsent 4.000 milliards d’Euros, ils ne seront pas mis à contribution. Rien ne sera supporté par la finance spéculative.

Touche pas au Grisbi : voilà comment ils conçoivent la Justice, les Versaillais qui nous dirigent.

Patrick Artus, président de la banque Natixis, et membre du conseil économique et  social, donc quelqu’un qu’on ne peut pas taxer d’être un homme de gauche, donne des chiffres édifiants : taxer la finance comme le travail, rapporterait 100 milliards d’Euros par an.

Écoutons enfin Madame Parisot, la patronne du MEDEF, elle nous donne une autre clé de lecture de cette arnaque : « La réforme des retraites augmentera les charges de l’assurance chômage » ; car, malgré cette réforme, nos « seniors » continueront d’être licenciés avant le terme de leur retraite. Si la réforme des retraites est votée en l’état, l’assurance chômage risque de devoir prendre en charge un nombre de seniors sans emploi, du fait du report de  l’âge légal de la retraite de 60 à 62 an.

Et la boucle sera ainsi bouclée ; l’Unedic, déficitaire ou mise à mal, pourra être privatisée à son tour. Voilà le dessous des coulisses, voilà ce qu’ils essayent de nous vendre !

La réalité est donc travestie, habillée comme ils l’entendent et dénaturée, pour terminer en mensonges…  et arriver au conditionnement escompté.

Entrepreneurs et salariés sont opposés en permanence, dans cette lutte des classes organisée, pour préserver leurs intérêts respectifs… Et selon le principe de pénurie lentement initié par l’endettement, ce qui est pris à l’un, doit être donné à l’autre.

Certains ont plus de poids que d’autres pour mettre en place des stratégies qui vont influer sur le gouvernement.  Le MEDEF, la CGPME et tous les autres groupements patronaux ne sont finalement que des syndicats de patrons, et si les syndicats de patrons nous semblent légitimes, alors ceux de salariés doivent l’être aussi.

Voici les plus récents transferts de charges organisés par le pouvoir en faveur des entreprises, et en défaveur des salariés :

• La Taxe Professionnelle : le gouvernement a permis de faire économiser 26 milliards d’Euros par an à certaines entreprises, et va en reporter une bonne partie sur la taxe foncière, et la taxe d’habitation. Si ces 2 taxes augmentent, vous saurez pourquoi : parce que ce gouvernement effectue des transferts de charges d’une catégorie de population, vers une autre.

• On nous parle aussi de la TVA sociale : quel beau nom, ca doit être une belle arnaque, ça encore ! Eh bien : gagné,  on va encore enlever des charges aux entreprises, mais au lieu de les faire payer à ceux qui produisent moins cher à l’extérieur de nos frontières, (ce qui était le projet initial), on va augmenter la TVA intérieure sur la consommation, pénalisant ainsi injustement les plus bas revenus, et condamnant encore plus l’emploi chez nous.

• Je ne vais pas m’éterniser non plus, sur les 3 milliards d’Euros de cadeaux faits aux restaurateurs. La puissance publique se doit de s’imposer, si elle donne.

Par contre, dès que ces salauds de pauvres se fédèrent pour réclamer quelque chose, on dit qu’ils foutent le bordel !

Certains ne voient les syndicats qu’avec la loupe que leur fournissent les libéraux.

Il est vrai que face à la mondialisation, on peut dire qu’ils [les syndicats] ont échoué dans la défense des salariés.  Mais, par ailleurs, les syndicats ouvriers sont pleins de gens qui défendent leurs intérêts d’ouvriers d’abord. C’est pour la défense, au quotidien, des intérêts des salariés, que des hommes et des femmes se groupent dans ces syndicats. Les syndicats ouvriers, qu’on le veuille ou non, sont le dernier rempart contre le pouvoir libéral. Un point c’est tout.

Et, pour une partie des syndiqués, le marxisme, ce n’est qu’une utopie dans laquelle ils ne croient plus. D’ailleurs, donner des responsabilités à des gens qui n’en veulent pas et qui, pour la plupart, en seraient bien incapables, n’est-ce pas encore une fois la marque d’une utopie ?

A part ceux qui font front dans les entreprises, plus personne ne se sacrifie, concrètement,  pour défendre les plus humbles. Pourtant, l’entreprise est un lieu de combat quotidien, car les salariés y sont en permanence à la merci de leur employeur.

Le mouvement ouvrier, en France, ne porte plus de courant national et social, comme ce fut le cas dans le passé. Notre camp a complètement délaissé ce combat ; nous avons abandonné ce terrain aux internationalistes, et l’Europe en meurt !

A nous de redescendre au contact des réalités, car elles seules comptent.

C’est en étant là, au coeur de toutes les contradictions, au milieu des intérêts opposés, que se construira la justice sociale.

Il doit exister un chemin au milieu des intérêts apparemment divergents.

Il doit exister une voix au milieu, qui permettrait un juste partage de la valeur ajoutée, et non pas uniquement des profits, entre salariés et entrepreneurs.

La survie des nations européennes nous impose de trouver ce chemin. Et ce chemin ne peut être que révolutionnaire car, entre nous, je ne me range pas dans le camp des conservateurs, et je ne vois pas, mais alors vraiment pas ce qu’on voudrait conserver dans un système aussi pourri.

Résumons ce qui doit changer : le budget de l’Etat, on l’a vu, pourrait être équilibré si l’on enlevait les intérêts de la dette qui, tous les ans, vont dans des poches inconnues. Il pourrait être positif, si l’on réservait la protection sociale aux Européens.

Et nos entreprises pourraient être florissantes, si on ne leur imposait pas les règles de la mondialisation des échanges, qui justifient toutes ces transferts de charges… Il suffirait de protéger nos entreprises et de remettre, au niveau européen, les lois qui ont été supprimées… Car, on le sait, 65 % de notre commerce se fait entre pays européens, il suffirait alors de négocier intelligemment le reste. Mais cela ne serait utile qu’avec une monnaie qui s’adapte aux fluctuations des autres grandes devises.

Combattre la finance, qui fait du vent avec du vent, et détourne les ressources de la création d’emplois : seul le travail doit être créateur de richesses.

Le politique doit être souverain, et diriger l’économie, qui ne doit être qu’un outil au service des enjeux exigés par les évolutions du monde réel. Se méfier de tout dogmatisme, qui enferme !

L’enjeu prioritaire reste et doit rester la sauvegarde de l’héritage le plus précieux des Européens. Ce que nous sommes, notre identité, avant l’économie. Toujours. Ne cédons plus aux divisions économiques que l’on nous propose à nouveau.

L’Europe nous appelle et elle nous appelle unis.

Je pense vous avoir montré, qu’un contexte révolutionnaire existe aussi sur le terrain social.

Je voudrais citer Antoine de Saint-Exupéry qui disait : « N’espère rien de l’homme s’il travaille pour sa propre vie et non pour son éternité ». La première des révolutions, très concrète, que je nous engage à réaliser, c’est  celle de l’engagement et du travail. Céline disait qu’il faut une once de génie et ensuite, du travail, du travail et encore du travail.

Saint-Exupéry disait aussi, que « Dans la vie il n’y a pas de solutions ; il y a des forces en marche : il faut les créer et les solutions suivent ».

C’est au fond de chacun d’entre nous que germeront les idées qui mènent aux actes utiles. Il nous faut reprendre le combat avec un message renouvelé. Si nous savons nous dépasser, et agir intelligemment, solidairement, passer notre message auprès de notre Jeunesse, sans sombrer dans les pièges qui nous seront tendus, alors oui : DEMAIN NOUS APPARTIENT !

Le blog de Roberto Fiorini

(N.B. : les liens insérés dans le texte, l’ont été par fortune.fdesouche.com)


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